l'éclair de la rose

carnet web du poète robbert fortin

mercredi, mars 30, 2005

TU M'AS TRAHI POUR PIRE

Tu ne sais pas vivre
achète-toi un poisson
qui n'a pas conscience
de l'amour qui s'éteint en toi

tu m'as trahi pour pire
te gavant d'alcools
jusqu'à abandonner
celui qui t'as donné du rêve

lundi, mars 28, 2005

J'OBSERVE

J'avance là où les oiseaux perdent
le poids de leurs propres ailes

j'observe ce que rêver peint

dimanche, mars 20, 2005

MOT

Chaque mot si profond qu'il transforme
et le coeur le construit poèmes
un peu plus feux
quand ils s'élèvent
pour échapper à la mort

samedi, mars 19, 2005

L'ARBRE À TÊTE CHAUVE

Quel âge a le corps
d'un arbre à tête chauve

l'ongle de l'hiver
sur ses branches
lampes d'eau: respirations
petits ruisseaux de sucs
amplement sous l'écorce

l'érable fait mésange
états: sonorités du vent
ses mutations reviennent
cadences du printemps
soleil à ses racines
il en va ainsi de naître

mercredi, mars 16, 2005

Poème pour Arthur

Tu as choisi la lumière pour étonner
ceux que tu nommeras à l'heure
des horizons fragiles
sur ton socle d'espoir
comme on dit à la beauté inspire
pour éviter les vents mauvais

certains jours tes yeux
seront pleins de rivières
certains soirs tu marcheras
avec les anges dans tes pas
à croire que l'amour apporte
des grâces qu?aucune épine ne donne

parfois l'ombre de ton aile
agitera tes déserts
et l'écriture du soleil
goûtera la couleur de ton sang
tu ouvriras ta main pour boire
les mots qui te restent
de ce bleu adolescent
pour guider ton être
vers cette aventure de la vie
logée dans ton regard

tes paroles auront nettoyé
tes os des teintes de cendres
qui t'auront fait prophète

tu n'auras d'autre maître
que l'étonnement du silence
pour écouter ton coeur habiter
d'autres rêves évoqués

l'or l'ocre et l'ambre rejoindront
ton corps transfiguré

mercredi, mars 09, 2005

POÈTE

On n'est pas sérieux
quand on a du génie
le coeur fait ses révoltes
et l'ombre ses soleils

quel feu agite notre sang
le bonheur est un songe
une voix née des sables

sous un manteau d'éclairs
l'infini réclame
du neuf toujours du neuf
jusqu'à plus soif du vide

le temps d'ici se fait
souvent miroirs de l'ailleurs
et c'est malgré tout sensations
qui ponctuent mémoire vive des os
devant celui qui passe

vendredi, mars 04, 2005

LA LUMIÈRE TIRE SA BEAUTÉ

Le jour la lumière tire
sa beauté de ce qui relie
le réel aux choses qu'on ignore
petits bonheurs prêts
pour ceux qui refusent de mourir

mardi, mars 01, 2005

CRÉATION

Il souffle sur une fleur
jusqu'à ce qu'elle donne un fruit

il noue l'arbre
pour construire l'origine
où se nourissent temps et matière

tout depuis le commencement mue
de la terre aux os
sous la courbe du soleil

se défont se refont
verbe et chair
dans la grammaire de la mort

Poème extrait du recueil: La lenteur, l'éclair,
Éditions L'Hexagone, Montréal site:www.edhexagone.com