À LA CHAIR UN SANGLOT
(poème pour Saint-Denys Garneau publié dans Marcher avec Saint-Denys Garneau, anthologie québécoise, coll. DU FAUNE)
Nous brûlons de la même lumière
du même blasphème de la lumière
aux jeux aux ombres seul
noir à boire la nuit le monde
nous écrivons dégâts peine et plaies
en barbouillant je dans la marge
grandes ratures abîme
en-dessous de nos notes intimes:
solitude et architecture
de la solitude une sensation de douleur
sous la poitrine comme si la blessure
ajoutait à la chair un sanglot de Verlaine
une vie de poète m'as-tu répété
en allumant ton regard l'espace
entre les noeuds et le destin
qui nous fait plier la langue
en pensant musique les yeux
fixés sur le néant
une vie de poète et de peintre écris-tu
en tirant la page la couleur
du côté de la fiction
chaque fois que ton bras
déplace ce jeune mort étendu
sous le plafond silencieux
1 commentaires:
"comme si la blessure ajoutait à la chair un sanglot de Verlaine"
...Magnifique.
Publier un commentaire
<< retour à l'accueil